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Histoire du Carnaval de Venise
Le Masque est roi - Histoire des masques à Venise
Si le carnaval était ce moment unique, où la fable et la comédie bousculaient les règles du quotidien, c'était surtout la fête du monde à l'envers, de la pagaille et de la ripaille.Le jeu et la liberté en folie menaient la danse de tous les carnavals.
Sauf qu'à Venise, le carnaval était devenu un style de vie et un état d'esprit !
La République autorisait le masque, et il était protégé par elle.
Tant que durait le carnaval tout le monde portait le masque, le doge, le prêtre, le nonce tout comme la servante, et vaquait ainsi “incognito” à ses affaires.
C'est masqué qu'on faisait ses courses, qu'on rendait visite, qu'on menait sa vie ordinaire, sauf que le masque permettait de tout dire et de tout oser !
Le masque effaçait les barrières sociales : plus d'étiquette, plus de convenances à respecter.
Plus de patricien, plus d'inquisiteur, plus de prêtre ou de moine, plus de zentildonna, plus d'étranger, plus de religieuse, plus de riche ou de pauvre, plus de timidité, ni d'embarras, restait le “signor Maschera”.
La cape noire (tabarro), la bauta blanche et le domino noir sous le tricorne n'étaient pas tristes : c'était avant tout des signes de liberté de parole, de folie autorisée, de joie et de plaisir secrets.
Personne n'obligeait personne et personne n'empêchait personne.
Une seule règle : prendre du bon temps, rire, danser et s'amuser ensemble.
Les Masques et les Caractères
Pour se déguiser, les masques et les personnages de la comédie italienne offraient leurs trésors de caractères, de silhouettes et d'accessoires grotesques : les célèbres Arlequin et Pantalon, Polichinelle, Brighella, Colombine, Scaramouche et tant d'autres se rencontraient, s'apostrophaient et faisaient leur comédie sur la place, d'autres s'en mêlaient, riaient et applaudissaient, et Pierrot tombait de la lune.Mais on pouvait aussi se travestir, et endosser le costume de n'importe quel personnage : les métiers et le style de ceux qui les exerçaient, ainsi que tous les travers de la personne humaine inspiraient beaucoup de monde.
On pouvait être qui on voulait : un avare, un rétameur de casseroles, un charlatan, un avocat, un mendiant, un arracheur de dents, un moine, un ramoneur, un marchand de mort-aux-rats, mais il fallait être capable de soutenir la performance de celui dont on portait l'habit.
Un voyageur britannique écrivait :
« Le jurisconsulte a un ton de dispute, et le médecin a l'air pédant.
Ils ont beaucoup de vivacité dans le langage ; ceux qui n'ont pas le talent de le soutenir ne s'y exposent pas.
Tout homme que vous rencontrerez en votre chemin, soyez sûr d'en être amusé.
J'ai entendu plus de bons mots dans ce seul jour de réjouissance que pendant une semaine en tout autre endroit. »
L'art de la caricature et de la dérision montrait la vérité qui faisait rire tout le monde, y compris ceux qui étaient concernés et qui en faisaient autant de leur côté en se défoulant de la même façon avec le personnage de leur choix !
Voici un diable suivi des sept péchés capitaux, un moine, une courtisane, un derviche, une égyptienne, un satyre, un français effronté, une escouade de lansquenets espagnols en plein exercice, un espagnol plein de morgue, un médecin de la peste portant le masque au long bec rempli d'herbes qui soulève les vêtements des malades avec son bâton, une vendeuse de philtres d'amour, un muphti, un calabrais sur son âne…
Et un “Illustrissimo”, noble ruiné affublé d'une perruque immense et d'un habit ridicule, portant l'épée au côté, bas crottés et souliers troués, qui offrait aux passants sa protection, ses richesses et son palais.
Sans doute y avait-il aussi des rois et des princes déchus, ces princes de carnaval que Candide a rencontrés au cours d'un repas pendant le carnaval de Venise !
Vraiment tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes du carnaval, quand Carlo Goldoni se transformait en “chante-histoires de la Rive”. On disait alors :
« Personne ne contrefait mieux que Goldoni les airs, le ton et l'emphase de cette espèce de charlatans ; c'est son déguisement favori. »
Les “lazzi”, les répliques allaient bon train, chacun devant maîtriser les qualités de son personnage pour donner plus de piquant aux dialogues et aux scènes improvisées avec les autres masques.
La “légèreté vénitienne” ne permettait pas qu'on se contentât d'enfiler un costume, il fallait lui donner de l'esprit.
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