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Lorenzo Da Ponte à Venise
(1749-1838)
De son véritable nom Emanuele Conegliano dit Lorenzo Da Ponte.Le librettiste de Mozart
Génie de l'Opéra, il écrira pour Mozart les livrets des opéras suivants :Les Noces de Figaro en 1786.
Don Juan en 1787.
Cosi Fan Tutte en 1790.
L'incroyable parcours de Da Ponte
Da Ponte est né à Ceneda (aujourd'hui Vittorio Veneto) en 1749.Fils d'un tailleur juif devenu veuf, qui se convertit afin d'épouser une jeune catholique âgée de 17 ans.
Le père et ses trois fils reçoivent alors le patronyme de Da Ponte de l'évêque de Ceneda en même temps que le baptême.
C'est ainsi qu'en 1763, Emanuele Conegliano devient... Lorenzo Da Ponte.
Il étudie au Séminaire et il est ordonné prêtre en 1773.
De Prêtre à... Libertin et Joueur
1776 : la rédaction d'un opuscule de tendance rousseauiste l'oblige à démissionner de son poste d'enseignant au séminaire.Il est alors envoyé à Venise où il découvre... tous les plaisirs de la vie en société : les bons mots, l'improvisation poétique, les femmes et… le jeu !
Voici ce qu'il en dit lui-même :
« À cette époque existait à Venise la célèbre maison de jeu connue sous le nom de Ridotto, dans laquelle les nobles riches avaient le privilège exclusif de tenir la banque avec leur propre argent, et les nobles pauvres avec celui d'autrui, le plus souvent celui des descendants d'Abraham.
Nous y passions toutes les nuits, et presque toujours, en rentrant chez nous, nous maudissions le jeu et ceux qui l'avaient inventé. »
Lorenzo da Ponte
Pour les Beaux Yeux d'Angela Tiepolo
Il tombe dans le même temps sous le charme de la belle Angela Tiepolo qu'il décrit ainsixx:« Petite, délicate, charmante, blanche comme la neige, avec deux yeux languissamment doux, et deux fossettes ornant ses joues pareilles aux roses [...]
Dans l'effervescence de l'âge et des passions, doué d'un physique agréable, entraîné par la fascination de l'exemple, je m'abandonnai à toutes les séductions du plaisir, et je négligeai entièrement la littérature et l'étude.
J'avais conçu une passion violente pour une des plus belles, mais aussi des plus capricieuses sirènes de cette capitale ; tous mes instants étaient absorbés dans les folies et les frivolités coutumières de l'amour et de la jalousie, dans les fêtes et les débauches.
À part quelques heures dérobées au sommeil, et consacrées à la lecture, je ne sache pas, pendant les trois années qu'a duré cette liaison, avoir ajouté quelque chose à ce que je savais déjà. »
Lorenzo da Ponte
Le Scandale et L'Expulsion de Venise
On imagine le scandale, ce jeune prêtre avec la fille du patricien Tiepolo !Il est expulsé de Venise et se rend alors à Dresde en 1780 où il découvre le théâtre et s'initie à son futur métier de librettiste en collaborant avec Mozzolo, poète officiel à la Cour.
1783 : Vienne, Salieri et Mozart
À Vienne il commence à travailler avec Antonio Salieri et devient poète au Théâtre Impérial, il rencontre Mozart en 1783.À Vienne Da Ponte retrouve Casanova
Mais c'est un Casanova assez diminué qu'il retrouve :
« J'aperçois non loin de moi un vieillard qui me regarde fixement, et qu'il me semble en effet connaître. »
Entre Franc-Maçons
Da Ponte avait connu Casanova à Venise et on devine dans quelles circonstances !À Vienne, en 1784-85, Casanova et Da Ponte se rencontraient souvent et conversaient en se promenant ensemble sur le Graben, à Vienne.
Deux vénitiens Francs Maçons/ ayant beaucoup de points communs : le libertinage, le jeu, l'aventure, leurs goûts littéraires, la musique et l'esprit des lumières.
Mais tout en se fréquentant, il n'hésitaient pas non plus à se critiquer mutuellement : Rivalités entre Italiens, dettes de jeu, et le plus grave entre séducteurs... la jalousie.
Casanova, maintenant simple bibliothécaire au château de Dux, a plus de 60 ans et il envie ce "Poète attitré du théâtre Impérial", ayant pour maîtresse une grande cantatrice, une Vénitienne nommée Adriana Gabrielli, dite la Ferrarese… qui fait la fierté de Da Ponte !
Adriana Gabrielli, avant de devenir la fameuse Ferrarese, avait débuté à Venise, et en particulier dans les cœurs de l'Ospedaletto dei Derelitti.
La Ferrarese, selon Casanova jaloux, pas jolie et douée d'un caractère épouvantable, quittera sans remord le pauvre Da Ponte tombé en disgrâce à la mort de Joseph II en 1792.
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