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Greci Le Campanile | Photos depuis le Campanile
Le Campanile de San Giorgio dei Greci - 44 mètres Saint Georges Martyre
« Les campaniles grandissent, montés d'un seul jet, sans hésitation, sans incident, sans attache comme nos clochers avec de secourables toitures, coiffés d'un bonnet pointu, ainsi que les médecins de Molière, tout sec, de travers.
Leur seul mérite est d'être droits, d'ailleurs ils ne le sont pas. San Geremia, San Giorgio dei Greci, chacun s'incline à sa fantaisie.
On dirait de la verrerie bousculée sur un plateau. »
Adrien Mithouard - Les marches de l'Occident Venise 1910
On ne peut qu'apprécier cette remarque d'Adrien Mithouard à propos des campaniles de Venise et en particulier celui de San Giorgio dei Greci.
Et dans le cas du Campanile de l'église San Giorgio dei Greci, cette remarque est d'autant plus intéressante que ce campanile est, d'après les historiens, penché dès les premières années de sa construction qui date de plus de quatre siècles !
Ce n'est donc sans doute pas tout de suite qu'il s'effondrera comme ses homologues de Saint-Marc ou encore de Giorgio, écroulé deux fois !
L'inclinaison du Campanile dei Greci est due à un affaissement de ses fondations, un affaissement qui se produisit pendant la phase de construction, et ce bien avant que fut construite la chambre des cloches.
Les Grecs Vénitiens savaient donc bien avant son achèvement, que leur campanile serait penché !!!
Ce Campanile de San Giorgio dei Greci, dédié à l'église Orthodoxe de la communauté grecque de Venise, fut construit entre 1587 et 1592 par Bernardino Ongarin, sous la direction de Simeone Sorella.
C'est également le même Bernardino Ongarin qui construisit le campanile de San Francesco della Vigna.
La construction de l'église elle-même avait été commencée en 1530 et achevée en 1561.
Ce n'est donc que bien plus tard que fut entreprise l'érection du Campanile attenant qui en est séparé par une jolie petite cour.
De plus, c'est également postérieurement, que ce campanile, tel que nous pouvons le voir aujourd'hui, fut surélevé de sa coupole. C'est en effet 26 ans après son édification que la coupole fut rajoutée, en 1617, par Francesco Contin qui aurait eu un signor Zanotto pour le seconder.
Penser que ce superbe campanile, l'un des plus beaux de Venise selon nous, défie les lois de la pesanteur depuis plus de quatre siècles et ce sans s'en porter plus mal est également un petit plus.
On peut même y voir une forme de clin d'oeil à nos constructions modernes, souvent nettement moins solides et pourtant édifiées dans des environnements nettement plus faciles.
Est-ce la présence du rio dei Greci qui passe à ses pieds ou le fait que les pieux enfoncés dans la lagune et qui le portent aient été insuffisants dès l'origine, qui expliquent son inclinaison ?
Nul ne sait, pour autant, il fait le bonheur des touristes de toutes nationalités qui se font photographier devant lui, soit depuis le pont de la Pieta, soit depuis celui, juste à côté, des Greci.
Il est souvent bien amusant (nous habitons dans le quartier) de voir monsieur demander à madame (ou l'inverse) de se pencher comme le campanile pour la photo !
Un chef maçon, également mécanicien, du nom de Pietro Crovato, né en 1767, eut pourtant le projet de le redresser.
Nous en avons des traces grâce à un mémoire de travaux dans lequel il demande les sommes nécessaires pour mener à bien cette entreprise.
Mais quelque soit le sérieux ou non du projet en question, il ne fut, comme vous pouvez encore facilement le constater aujourd'hui, jamais mené à bien.
En effet, le pauvre Pietro Crovato décéda en juin 1816, avant que les travaux n'aient pu débuter.
Le recours important au marbre et à la pierre d'Istrie peut également être une explication sur sa magnifique longévité malgré sa forte inclinaison.
Grace à ses matériaux nobles il se présente comme une magnifique flèche toute blanche, très élancée et fine, très aérienne.
Sa hauteur n'est pas non plus négligeable puisqu'il culmine à 44 mètres soit tout de même moins que son collègue de Giorgio qui trône de l'autre côté du bassin de Saint-Marc avec ses 63 mètres, mais qui lui s'est déjà écroulé deux fois !
Les quatres côtés des fenètres de sa cellule arborent des têtes sculptées :
Deux têtes d'hommes barbus sur la face du ponte dei Greci et par contre deux faces imberbes et bouches ouvertes du côté du rio, enfin deux lions “classiques” du côté de la calle des Greci, et par contre deux têtes de lions plus grimaçants du côté de la corte Querini, dans la direction du pont de la Pieta.
Si donc vous vous promenez dans le quartier du Castello, sachez qu'à 5 minutes à pied à peine de Saint-Marc, vous pourrez admirer ce magnifique campanile.
Croyez nous, le détour en vaut la peine. Par contre, et certainement pour des raisons de sécurité, ce campanile ne se visite pas.
Tout le quartier est en plus particulièrement beau et romantique avec la très jolie fondamenta de l'Osmarin, juste de l'autre côté du rio dei Greci.
Sachez aussi qu'au pied du Campanile se trouve également un musée des Icônes absolument remarquable que vous pourrez visiter par la même occasion.
Le lycée de Briançon, dans le cadre du projet « Horloges d’Altitude » a permis la remise en route du cadran de San Giorgio dei Greci.
Les photos de Venise depuis le Campanile dei Greci et des intervenants du projet
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